Quelques mots d’histoire

Comme pour beaucoup d’autres villages de la région, une ferme ou une villa gallo-romaine du Ier siècle après JC est à l’origine de Galargues. Le propriétaire, Galatius, ou bien était originaire de Galatie, ou bien avait servi dans les légions qui combattaient dans ce pays du centre de l’Asie Mineure.

Il semble que le village primitif était situé un peu plus au NO, au pied de la colline dite la Mine (quartier des Bosses, les Bois et des Combes). On ignore pour quelles raisons et à quelle époque le village s’est rapproché de la rivière Bénovie qu’il surplombe de quelques mètres. C’est très vraisemblablement un problème d’approvisionnement en eau. Il jouissait néanmoins d’une situation favorable, proche de la voie romaine Nîmes, Sommières, Toulouse Vieille qui, traversant la plaine d’Aspères, passait près de Garrigues pour se diriger vers le Pic Saint Loup.

L’histoire du village est difficile à connaître, car, bien que dépendant au Moyen Age de la baronnie de Montredon (château sur une colline rive droite de Vidourle en face de Sommières) il était un franc alleu, véritable anomalie dans la société féodale, c’est à dire une communauté libre, ne payant pas de censives, dont les habitants pouvaient se marier avec qui ils le désiraient, travailler chez qui ils le voulaient, pouvaient changer de patron sans aucune contrainte. Par le jeu des vassalités, Galargues dépendait donc de Montredon, mais aussi des Guilhem de Montpellier, des comtes de Melgueil, des Evêques de Maguelonne et enfin du Pape. C’est la raison pour laquelle, lors de sa mainmise sur la région en 1248, Louis IX n’a pas osé toucher à Montredon  pour ne pas s’attirer les foudres du Pape dont il avait besoin pour sa croisade.

Aucun château n’étant situé sur la commune, nous n’avons que très peu de renseignements sur le village, car c’étaient essentiellement les seigneurs qui tenaient à jour les archives.

Comme dans tous les villages de la région, au centre du village s’élevait fin XIIème, début XIIIème une église romane entourée de son cimetière.

Galargues a toujours été une commune agricole : exploitation du bois (la majorité du communal provient du démantèlement de la baronnie de Montredon en 1811), charbon de bois, culture des céréales, blé touzelle, orge, avoine,  culture de la vigne, olivier, et surtout élevage du mouton (en moyenne une dizaine de troupeaux sur la commune) dont on cardait la laine. On note plusieurs tisserands.  Aux XVII et XVIIIèmes siècles on élève le ver à soie.

De nombreux jardins étaient cultivés dans les terres alluvionnaires le long de Bénovie, rive gauche. Ils étaient alimentés par des puits peu profonds creusés dans la nappe phréatique ; depuis que la source de Fontbonne a été captée, la rivière baisse rapidement dès le printemps et les puits s’assèchent. Les jardins ne sont plus entretenus.

Il faut encore citer la mine de fer de Galargues : on connaît peu de choses sur cette mine, lieu dit les Jasses  qui, vu son importance minime, n’a pas intéressé les géologues. Seul le savant sommiérois  Emilien Dumas la mentionne dans le tome deux, p 337, de sa « Statistique géologique du département du Gard », (1876).

Il s’agit dans le cas présent de limonite, minerai de fer sous forme d’oxyde ferrique hydraté naturel, le plus répandu des minerais de fer dont les variétés les plus argileuses constituent l’ocre jaune. Le minerai était d’excellente qualité, mais le gîte est allé en se rétrécissant vers le bas. On abandonne l’exploitation en 1847 après un accident qui cause la mort d’un ouvrier mineur. Les travaux reprennent pendant l’été de 1859, mais sont rapidement définitivement arrêtés. Le filon offrait, dans sa plus grande épaisseur, de 0,50m à 0,60m. Le minerai était expédié aux fonderies d’Alès.

Le bureau de Postes dépendait de Boisseron. Le premier facteur receveur a été nommé en 1912. Tous les matins il partait à pied pour Boisseron (passes de Saussines, Saussines), prenait le courrier, en laissait à St Hilaire, rentrait à Galargues, faisait la distribution.

La fête avait lieu le 15 août et la foire (marché) tous les premiers samedi du mois.

Recherches d’Aimé et Thérèse Jeanjean

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